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LA VIE CULTURELLE TURQUE EN FRANCE
LA VIE CULTURELLE TURQUE EN FRANCE
19 décembre 2009

DE LA SAISON DE LA TURQUIE EN FRANCE ... A ISTANBUL ...

... CAPITALE EUROPEENNE DE LA CULTURE EN 2010
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Dans le Figaro Magazine du début décembre, le papier de Laetitia Cénac

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Capitale européenne de la culture en 2010, cette mégalopole est en pleine ébullition. Ouverte à l’art contemporain, au design, à la musique… et fidèle à son histoire, Istanbul étonne.
Istanbul, c’est la nouvelle Barcelone (époque Movida) ou la future New York (celle des Balkans). Une ville qui grouille, avec ses 12 millions d’habitants, sans cesse grossie par les paysans d’Anatolie qui viennent y tenter leur chance. La foule est là partout, toujours. Exemple de ce fourmillement, le pont de Galata, rêvé par Léonard de Vinci et rénové en 2002.
À l’embouchure de la Corne d’Or, il relie le vieux Stamboul à la ville moderne. Un million de personnes le traversent chaque jour !
Istanbul est une mégapole en pleine mutation, tentaculaire, dont l’énergie est proportionnelle à l’âge de sa population, l’une des plus jeunes et des plus dynamiques au monde. Des centres commerciaux poussent comme des champignons, en écho aux nombreux bazars de la ville. « Tout change tout le temps, les quartiers, les lieux », glisse Alexandre Varlik, jeune avocat international de 31 ans reconverti en promoteur immobilier. Né à Paris d’un père turc parti après le coup d’État de 1980 et d’une mère française, il s’est installé ici il y a trois ans.
L’histoire d’Alexandre est symptomatique. Il fait partie de cette diaspora qui revient et s’ajoute au patchwork de ce pays. L’économie le permet, avec un taux de croissance annuel de
7 % entre 2002 et 2008, ce qui hisse la Turquie au rang de quinzième puissance mondiale et en fait le premier marché émergent en Europe. Adossé au groupe The House Café (la chaîne de restaurants tendance du moment), il a imaginé le concept de The House Apart : location d’appartements avec service hôtelier et déco qui mixe meubles de designers et vintage. C’est tendance et ça marche. Alexandre en est à son sixième immeuble et a ouvert le 1er septembre un hôtel de vingt chambres baptisé The House Suites… Enthousiaste, il a un
credo : « On peut tout faire. Venez vivre ici. »
On dit aussi d’Istanbul qu’elle est l’une des dix villes du monde où il est intéressant de vivre aujourd’hui. Il y a sa position, à cheval sur deux continents, avec sa rive européenne et sa rive asiatique de part et d’autre des eaux du Bosphore, qui la rend unique. Il y a son histoire, qui en fit successivement la Byzance des Grecs, la Constantinople de l’Empire romain d’Orient, la capitale des sultans ottomans, ce qui lui valut d’être surnommée par les Chinois « la Ville des villes ». Il y a qu’elle bouge, qu’elle s’ouvre à la culture contemporaine, qu’elle devient d’avant-garde.
« Rares sont les villes qui ont une telle force vitale, une telle énergie animale », témoigne le politologue Semih Vaner. Si elle n’est plus la capitale du pays depuis 1923, elle sera capitale européenne de la culture en 2010, dans la foulée de la Saison de la Turquie en France qui, jusqu’au 31 mars 2010, propose plus de quatre cents événements… À l’origine de ce projet, la Fondation pour les arts et la culture d’Istanbul (IKSV), créée par la famille Eczacibasi, industriels en pharmacie. Ce sont ces mêmes mécènes qui ont lancé, il y a vingt-deux ans, la Biennale d’Istanbul, dont la onzième édition, couplée à celle de Lyon, vient de s’achever.
Bige Örer, 32 ans, directrice de la Biennale, habite le quartier de Cihangir, rebaptisé « République de Cihangir » pour affirmer que tout se passe ici, entre les cafés Smyrna, Cuppa et White Mill.
« L’art contemporain émerge dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Istanbul se situe à ce carrefour. Nous avons une mission de prospection », confie-t-elle. Soixante-dix artistes venus de trente-cinq pays et cinq mille personnes attendues de l’étranger : la Biennale a désormais un retentissement international. « Elle a longtemps tenu le rôle de musée temporaire pour l’art contemporain, ajoute-t-elle, car, curieusement, il n’y en avait pas à Istanbul. »
Cette lacune a été comblée en 2004, lorsqu’un entrepôt des douanes qui date des années 50, sur la jetée de Karaköy, a été transformé en Istanbul Modern, premier musée privé d’art moderne et contemporain, avec des œuvres de la jeune scène stambouliote, qui s’illustre surtout par la vidéo. Le vidéaste Ali Kazma, dont les œuvres se situent à la croisée de l’art et du documentaire, y sera exposé en février 2010, tandis que l’ Espace Croisé, à Roubaix, montrera Dancer jusqu’au 23 décembre.
L’AXE BRANCHÉ
C’est un fait : l’art contemporain place Istanbul au cœur de la mondialisation. Le 4 mars 2009, chez Sotheby’s, a eu lieu la première vente d’art contemporain turc. Autre fleuron de la ville, Santralistanbul, ancienne centrale électrique reconvertie en centre d’art. Avec son faux air de Tate Modern et son restaurant sorti de Soho, Santral est une plate-forme de création et d’échanges. Ce laboratoire fait partie du nombre croissant des nouveaux territoires de l’art qui éclosent à Istanbul depuis le début des années 2000, comme Platform Garanti, lieu phare d’exposition dirigé par Vasif Kortun, ou Garajistanbul, une structure de production dans le domaine des arts vivants et de la performance, inaugurée en 2007 dans un garage souterrain au cœur de la ville.

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