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LA VIE CULTURELLE TURQUE EN FRANCE
LA VIE CULTURELLE TURQUE EN FRANCE
3 novembre 2009

FESTIVAL DU CINEMA D'ANTALYA

Dans le quotidien "L'Humanité" du 29 octobre 2009

Le festival d’Antalya a permis de découvrir des films dont certains vont nourrir la programmation de « La Saison de la Turquie » en France.

Depuis juillet, la Saison de la Turquie en France bat son plein, bonne occasion pour prendre des nouvelles d’un cinéma qui ne nous parvient que de manière très fragmentaire. Pour ne citer que quelques titres de l’année écoulée, si l’exceptionnel Trois Singes, de Nuri Bilge Ceylan, a connu une belle sortie après son passage en compétition à Cannes et le très défendu dans nos colonnes la Boîte de Pandore, de Yesim Ustaoglu, une sortie beaucoup plus modeste, on reste toujours sur notre faim en ce qui concerne Dot, de Dervis Zaim, un des films les plus passionnants du millésime, Ara de Ulmit Ulmal, My Marlon and Brando, de Huseyin Karabey, ou Lost Songs of Anatolya, de Nezi Ünen. Pour découvrir ces films, il a fallu faire le voyage de Montpellier ou, pour en voir davantage, se rendre aux deux rendez-vous obligés que sont le festival d’Istanbul en avril et le festival d’Adana, qui vient de s’achever, en octobre.

Pour Vecdi Sayar, le nouveau directeur d’Antalya, qui s’est donné pour mission de « donner une culture cinématographique à la ville », le cinéma turc est à la hausse depuis six ou sept ans et une nouvelle génération plus jeune que jamais commence à se faire entendre. La raison en est l’essor du cinéma digital, pas cher, qui permet à beaucoup de s’exprimer, le nombre grandissant des écoles de cinéma dans le pays et le fait que nombre de comédiens chevronnés acceptent de jouer bénévolement pour les jeunes pousses. Il note cependant le divorce entre des films populaires pour le box-office si médiocres qu’ils ne retrouvent pas leur mise, à l’exception de Police, et d’autres à l’opposé dans l’échiquier des goûts, que l’on découvre dans les festivals. Pour Vecdi Sayar, c’est seulement actuellement que certains films parviennent enfin à cumuler qualité stylistique et potentiel en salles.

Nous prendrons pour exemple de cette tendance l’unique film turc de l’année écoulée qui a croulé sous les prix tout en pouvant toucher le spectateur le plus simple dont nous n’avons pas encore eu l’occasion de parler, Wrong Rosary, premier long métrage de fiction du documentariste Mahmut Fazil Coskun. L’histoire, dans le goût de Brève Rencontre, de David Lean, est celle d’un apprenti muezzin timide, droit débarqué à Istanbul de sa province natale. Il va en pincer pour sa voisine, laquelle s’apprête à prendre le voile dans un couvent italien. Il faudra bien des minutes pour qu’on passe du bonjour de politesse à l’échange des prénoms, du service rendu à l’invitation à prendre un café et guère plus comme il se doit. Un troisième personnage, un vieux libraire spécialisé dans la restauration des éditions anciennes, sera tout aussi timide et réservé. Voici une œuvre tout en pudeur, en des couleurs passées, bel exemple d’attention à l’humain qui fouille l’intime tout en le respectant. Quand sortira-t-elle ?

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